Contrairement aux pays à revenu élevé dotés de systèmes de santé avancés, tels que l’Europe et les États-Unis, où la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né (HDFN) a été presque totalement éradiquée, la situation est encore préoccupante en Afrique subsaharienne. Cette région est responsable de plus de 160 000 décès et de plus de 100 000 nouveaux cas d’invalidité chaque année liés à cette pathologie, souvent causée par l’incompatibilité Rh.
Cette disparité est due à plusieurs facteurs, notamment l’absence de mise en œuvre d’un programme de prophylaxie anti-Rh(D) et de dépistage adéquat, ainsi qu’à une production insuffisante d’immunoglobulines polyclonales Rh (RhIg). Cette insuffisance a été exacerbée par la pandémie de Covid-19, entraînant un déséquilibre dans l’approvisionnement qui ne répond qu’aux besoins des pays à haut revenu.
Pour combattre la maladie Rh en Afrique subsaharienne, la Fédération Internationale de Gynécologie et d’Obstétrique (FIGO), en collaboration avec la Worldwide Initiative for Rh-Disease Eradication (WIRhE), a lancé le projet AFRICARhE (African Initiative for Rhesus Eradication). Ce projet vise à développer une étude en deux phases : vérifier le taux réel d’allo-immunisation RhD et la charge de morbidité, puis initier un programme de dépistage et de prévention utilisant les immunoglobulines monoclonales Rh disponibles à grande échelle dans plusieurs pays d’Afrique, dont l’efficacité n’a pas encore été prouvée.
Le projet AFRICARhE sera mis en œuvre dans trois pays : l’Éthiopie, le Malawi et la Tanzanie. En 2028, le Zimbabwe rejoindra également cette initiative. En Éthiopie, le projet a débuté dès 2023, tandis qu’au Malawi et en Tanzanie, les premières données seront collectées d’ici 2028.
Les centres concernés par cette initiative sont l’Hiwot Fana Specialized University Hospital en Éthiopie, le Queen Elizabeth Central Hospital au Malawi et le Kilimanjaro Christian Medical Center en Tanzanie. De plus, un partenariat européen a été établi, impliquant le Leiden University Medical Center (LUMA) et Sanquin, pour soutenir le développement et la mise en œuvre de cette initiative.
En conclusion, le projet AFRICARhE représente une étape cruciale pour réduire la maladie hémolytique du fœtus et du nouveau-né en Afrique subsaharienne, en améliorant l’accès à la prophylaxie anti-Rh(D) et en sensibilisant les communautés sur l’importance de la gestion de la sensibilisation Rh.